La question de l’avenir de la vieille villa de Joseph Goebbels, située à Wandlitz, au nord de Berlin, se pose désormais à la capitale allemande qui en est propriétaire. La réhabilitation de ce site, composé de plusieurs bâtiments, représente un défi financier pour toutes les parties concernées. Que faire de ce lieu chargé d’histoire et de symboles ? La décision sur son sort reste en suspens, laissant place à de nombreuses interrogations et réflexions. Le devenir de cette propriété soulève des débats et souligne l’importance de la mémoire collective dans la gestion du patrimoine historique.
La difficile réutilisation de la luxueuse ancienne villa de Joseph Goebbels à Berlin
La capitale allemande peine à trouver une nouvelle vie pour la somptueuse ancienne propriété de Joseph Goebbels, construite dans un cadre idyllique près d’un lac à la fin des années 30. Berlin propose même de céder l’édifice du ministre de la Propagande d’Hitler pour un euro symbolique, mais jusqu’à présent, sans succès.
Cachée dans la forêt, la propriété s’étend sur près de 17 hectares. En forme de U, l’édifice comprend plusieurs salons, une douzaine de chambres et une salle de cinéma privée. Selon Thomas Drachenberg, le conservateur régional, il s’agit d’une « villa ultramoderne, avec des sols en marbre, très luxueuse pour les années 30 ».
C’est dans cette propriété que Goebbels travaillait, à l’abri des bombardements qui frappaient Berlin, et où il a rédigé son fameux discours du Palais des Sports, précédant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Un coût annuel de 300 000 euros pour l’entretien de la villa
Au fil du temps, le complexe, inoccupé depuis 24 ans, se dégrade et la réhabilitation complète du site pourrait atteindre les 350 millions d’euros. Malgré la bonne structure générale du bâtiment et les toits rénovés grâce à un investissement de quatre millions et demi d’euros, les fenêtres, portes et autres éléments ont vieilli, nécessitant des rénovations supplémentaires.
La ville de Berlin, propriétaire du complexe, dépense chaque année 300 000 euros pour son entretien. Cette somme devient de plus en plus difficile à rassembler, compte tenu des autres priorités de la municipalité en matière de rénovations.
La municipalité a tenté de vendre les bâtiments, mais les coûts élevés de réhabilitation ont découragé les potentiels acquéreurs. Faute de repreneur, le complexe, malgré son statut de monument historique, pourrait être démoli, une perspective à laquelle s’oppose le maire de la commune, Oliver Borchert.
Le maire estime qu’il est crucial de préserver les traces de l’histoire pour les générations futures, rendant ainsi visible l’histoire liée au nazisme et à la RDA. Il garde l’espoir de donner une seconde vie au site, envisageant des reconversions en logements, musée ou pôle universitaire.
Source de l’article : Francetvinfo