Deux bateaux transportant un groupe de 320 individus en provenance d’Ethiopie ont été forcés par leurs passeurs yéménites de débarquer en pleine mer et de rejoindre la côte à la nage.
La tragédie en mer au large de Djibouti
En cette année 2024, les traversées maritimes de migrants entre l’est et la Corne de l’Afrique et le Yémen ont connu un triste record, en faisant de cette année « l’année la plus meurtrière » selon l’agence de l’ONU pour les migrations (OIM). Un bilan récent publié par l’OIM a révélé que 48 personnes ont perdu la vie en mer et que 75 sont portées disparues au large de Djibouti. Ces tragédies ont eu lieu lorsque deux embarcations en provenance du Yémen, transportant 320 passagers originaires d’Ethiopie, ont été forcées par les passeurs yéménites de sauter à l’eau en pleine mer, à 3 heures du matin, au large de la localité d’Obock, à Djibouti.
Un bébé de 4 mois, dont la mère s’est noyée, figure parmi les 197 rescapés de ce drame, selon l’OIM.
Plus de 330 morts depuis le mois de janvier
Chaque année, de nombreux migrants de la Corne de l’Afrique, principalement d’Ethiopie et de Somalie, tentent de rejoindre les pays du Golfe riches en pétrole en empruntant la « route de l’est » et en traversant la mer Rouge. Ils fuient les conflits, les catastrophes naturelles et les conditions économiques difficiles dans leur pays d’origine.
Beaucoup de ces migrants se retrouvent bloqués au Yémen, pays en proie à une guerre civile depuis une décennie et considéré comme le plus pauvre de la péninsule arabique. Ils font face à des conditions de vie difficiles et certains préfèrent même faire demi-tour.
L’OIM rapporte qu’au moins 1 300 migrants ont perdu la vie sur cette route depuis 2014, dont 337 entre janvier et août 2024. En mai, l’agence onusienne avait signalé une augmentation significative du nombre de migrants arrivant au Yémen chaque année, passant d’environ 27 000 à plus de 90 000 entre 2021 et 2023 malgré les risques encourus.
Source de l’article : Francetvinfo